Parotidectomie
Comment traiter les pathologies de la glande salivaire parotide grâce à la chirurgie (parotidectomie)
La parotidectomie est l'ablation partielle ou totale de la glande parotide, la plus grande glande salivaire, située devant et sous le lobule de l'oreille. La glande parotide peut être le siège d'une tumeur maligne ou d’une tumeur bénigne, mais devenant très visible lorsqu’elle grossit et pouvant dans certains cas se cancériser au bout de plusieurs années. Seule une intervention chirurgicale permet de se débarrasser d’une tumeur parotidienne et d'en connaître la nature exacte par analyse au microscope. L’ablation de cette glande n’entrave pas la sécrétion de salive du fait du grand nombre de petites glandes salivaires (dites accessoires) existant au niveau de la bouche et de cinq autres grosses glandes (dites principales), réparties autour de la mâchoire (cf. Schémas ci-dessous).
Déroulement de l’intervention
Le principal enjeu de l’intervention est lié à la présence du nerf facial qui traverse la glande de part en part et qui se divise au sein de la glande parotide en plusieurs branches. L’atteinte du nerf facial est responsable d’une paralysie du visage, incomplète, complète ou transitoire.
L’intervention pratiquée sous anesthésie générale est menée avec le but de préserver ce nerf et ses branches, mais la nature de la lésion, sa surinfection, son volume, et la disposition anatomique du nerf sont des facteurs qui peuvent rendre l’intervention beaucoup plus dangereuse pour le nerf facial. La sécurité opératoire est accrue par le repérage du nerf et de ses branches à l’aide d’un neuro-stimulateur (NIM-response 3.0 de chez Medtronic).
L'incision cutanée est située juste en avant de l'oreille puis sous le lobule de l’oreille, pour se prolonger sur quelques centimètres au niveau du cou. Le nerf facial sera repéré et disséqué pour effectuer l'ablation de la tumeur et du tissu glandulaire qui l'entoure. Une réintervention est parfois nécessaire pour compléter l'ablation des certains tissus et notamment pour faire l’exérèse des ganglions du cou en cas de tumeur maligne confirmée.
Un drain sera généralement mis en place à travers la peau en fin d’intervention. Il sera enlevé après quelques jours correspondant à la durée d'hospitalisation. Un simple pansement ou une bande cervicale recouvrira la cicatrice pendant quelques jours.
Suites opératoires
Le drain aspiratif est enlevé au bout de 24 à 48 heures. Les fils cutanés seront ôtés au bout de huit à dix jours. Les suites ne sont en règle pas douloureuses.
Les complications éventuelles:
Au décours immédiat de l'intervention, les complications hémorragiques et un hématome post-opératoire peuvent survenir et nécessiter une réintervention.
Un épanchement liquidien peut survenir et nécessiter d’être évacué par des ponctions.
Une désunion de la cicatrice et une surinfection de la loge opératoire sont exceptionnelles.
Une fistule avec écoulement salivaire peut survenir quand une partie de la glande parotide a été conservée. Elle s’assèche et disparaît habituellement en quelques jours avec des soins locaux.
A l'ablation du pansement, il peut exister une dépression juste en arrière de l'angle de la mâchoire, correspondant à la glande qui a été retirée.
Des douleurs et difficultés à la mastication sont transitoires, mais une perte de la sensibilité de la région du lobe de l’oreille persiste fréquemment.
Dans les années qui suivent l'intervention, il peut survenir dans la zone opérée un écoulement comme de la sueur lorsqu’on mange et mastique. Ce phénomène (appelé syndrome de Frey), est d'intensité variable, mais doit être signalé d’urgence au chirurgien ORL cervico- facial.
La paralysie faciale est une paralysie du visage du côté de l'opération avec une impossibilité de fermer l’oeil et des difficultés pour mobiliser le front, la joue et la mâchoire. Cette paralysie est beaucoup plus fréquente dans les réinterventions. Elle est à l’origine d’une immobilité des muscles du visage du côté de l’opération qui peut durer de quelques jours à plusieurs mois.
Sécheresse de l’oeil: la perte de l’occlusion de l’oeil par la paupière supérieure fait courir un risque pour la cornée. L’oeil doit être protégé et contrôlé, si nécessaire, par un examen spécialisé.
Greffe nerveuse: necessaire en cas de résection nerveuse qui ne permettra tout de même la récupération d’une mobilité normale de la face.
Prise en charge de la parotidectomie par la sécurité sociale
Il s'agit d'une intervention prise en charge par la sécurité sociale mais un complément d'honoraire peut être demandé par votre chirurgien ORL cervico-facial selon son degré d’expérience.
Le docteur Stéphane Hervé est ORL Face et chirurgien cervico-facial, diplômé d’universités parmi les meilleures en France . Il allie une solide formation à une expérience de plus de 20 ans, acquises dans de grands hôpitaux et cliniques. Il utilise, pour augmenter la sécurité du geste chirurgical, la neuro-stimulation grâce au NIM Response 3.0, de chez Medtronic.